Un homme innocent s'adresse à vous depuis le couloir de la mort du Texas...

Clinton Young

Clinton Young est actuellement détenu dans le couloir de la mort du Texas depuis 2003, à l'issu d'un procès entaché de nombreuses injustices et irrégularités.
Depuis lors, Clinton et son entourage n'ont de cesse de se battre afin d'obtenir une révision de sa condamnation et la reconnaissance de son innocence. Toutes les preuves et autres éléments relatifs au procès et à l'affaire sont visibles sur le site officiel de Clinton S.A.I.L. Depuis 2005, Clinton écrit régulièrement des articles et partage ainsi son quotidien, ses pensées et réflexions avec le monde extérieur.
Ce blog officiel est une traduction de ses écrits et un lien entre Clinton et la France.
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26 juillet 2010

Clinton Young ~~ HAUT ET FORT ~~ 26 Juillet 2010

Si la maison est le lieu cher à notre cœur, alors bon sang, c'est sûr que je ne suis pas à la maison. Et pourtant je suis bien de retour dans cet enfer que l'on nomme Unité Polunsky. Mon périple a commencé à 3 heures du matin et je suis arrivé à l'Unité Byrd peu après 10 heures. J'ai franchi le seuil de Polunsky à midi pile. Chaque fois que l'on part, on doit passer par à l'Unité Byrd, pour l'admission.


Toutes les autres fois où je suis parti, quand je revenais je me  replongeais directement dans le train-train quotidien. Cette fois-ci, je suis un peu abattu. J'ai une petite boule dans l'estomac que je n'avais jamais ressenti auparavant. J'ai juste envie de me poser là et de contempler les murs. Et pourtant, il faut bien que je me motive et que je me remette sur les rails. Je suis sûr que demain matin je me sentirai de nouveau moi-même.

Comme d'habitude, à Midland, ça a été mouvementé. Une amie qui n'était jamais venu auparavant s'est déplacée pour assister à l'audience. Et elle a dit, comme tous ceux qui sont venus là "ces gens sont vraiment incontrôlables, ils font ce qu'ils veulent!" Si le Texas agit comme s'il était son propre pays, le comté de Midland fait comme s'il était son propre État!

Et comme il fallait s'y attendre, les médias ont merdé! Le journal a donné l'impression que j'allais recevoir une date d'exécution. Merde alors, il va falloir quatre mois encore avant que le juge de Midland délivre un jugement pour mon appel actuel devant lui. Puis, ça devra passer par la Cour des Appels Criminels. Le juge de Midland peut seulement délivrer un avis à la CAC. La CAC choisit ensuite d'accepter la proposition du Juge ou rend une autre décision. Le résultat, c'est que six mois au moins vont s'écouler avant que je ne sois sûr de quelque chose au sujet de mon appel actuel qui est en Cour d'État.

Le journaliste de la Cour, sur tout ce qu'il aurait pu me demander à choisi de m'interroger au sujet de mon ex-femme. Il a mis plus d'énergie à décrire mon apparence physique qu'il n'en a mis à relater mon affaire. Et puis les nouvelles télévisées ont rapporté qu'il y avait eu des coups de feu échangés avec la police à la fin de la poursuite. Dit comme ça, ça laisse entendre que les flics et moi-même avons tiré, ce qui ne s'est jamais produit. Les flics m'ont bien tiré dessus, mais moi, je n'ai jamais répondu. Donc, ils ont simplement joué avec les mots pour exagérer les faits. Par contre, j'apprécie vraiment qu'ils se soient attachés aux problèmes de mon affaire et qu'ils aient mentionné le fait que je clamais pouvoir prouver que je n'avais pas commis les meurtres. Parce que je le peux! Les rapports balistiques sont postés sur mon site S.A.I.L. Allez voir sous la section " intitulée "Clinton's Case" et sélectionnez l'option "Ballistic Reports".

Le Shérif (ndt: chef de la police) de Midland, comme ça ne rate jamais, a nié mes droits constitutionnels. Ils ont essayé d'empêcher mes avocats de me voir en cellule. Mon avocat l'a signalé au Juge. Ils ont également posté l'huissier juste derrière moi, ce qui bien évidemment le plaçait à portée d'oreille de mes avocats et moi-même. À cause de ça, mes avocats ne pouvaient même pas se parler en privé, ni même me parler à moi. En plus, quand je prenais des notes, il regardait par dessus mon épaule! Je le jure! Tout ceux qui ne me croient pas, envoyez un email à mon amie Angela qui est restée là les deux jours durant et les a vu faire. Amber les a vu durant toute une journée, et ma petite sœur Jessi, le jour suivant.

En parlant de Jessi, elle a conduit jusqu'ici pour me voir et pouvoir me serrer dans ses bras. Mais, le Shérif a donné pour consigne aux gardes du tribunal de me laisser lui parler mais pas la toucher. Je ne l'ai pas serrée dans mes bras depuis ses 12 ans. C'était en 2003. Non que CELA m'ait réellement ennuyé. Non, le pire ça a été quand j'ai quitté le tribunal ce jour-là. J'attendais de monter dans l'ascenseur qui devait me ramener à l'étage des cellules, quand l'ascenseur s'est arrêté. J'étais appuyé contre le mur juste à côté de l'endroit où les portes s'ouvrent. Quand elles ont glissé, j'ai tourné ma tête et à même pas cinquante centimètres de moi, appuyé de l'autre côté du mur, se tenait mon co-accusé. Tristement, j'avais une chaîne autour de ma poitrine et DEUX paires de menottes. Alors je n'ai pu que le regarder jusqu'à ce que les portes se referment, parce que l'huissier ne n'allait pas me laisser rentrer dans l'ascenseur.

Les officiers affectés au transport et les gardes de la prison m'ont bien traité. Ils ont tous étaient polis et respectueux. Quand je partais, il y avait une garde plus jeune qui ne savait pas qui j'étais. On lui avait demandé de me retirer mes menottes et les chaînes à mes chevilles. En temps normal, on garde une paire de menottes jusqu'à ce que la porte soit fermée, puis on ouvre une porte plus petite, une fente, à travers laquelle on nous les enlève. Mais, cette porte-là n'avait pas de fente. Donc, la garde a dû m'enlever toutes les menottes. Elle m'a demandé " Où rentrez-vous?"; je lui simplement répondu " Polunsky". Après avoir refermé la porte, elle s'est mise à discuter avec une autre garde qui lui a dit qui j'étais. La plus jeune s'est retournée et m'a regardé à travers la petite fenêtre de la porte. Elle me dévisageait comme si elle était choquée. Elle a finalement regardé ailleurs et a posé une question à l'autre garde. Puis de nouveau, elle a recommencé à me regarder. C'était comme si elle ne pouvait pas s'arrêter. Je lui ai juste souri et j'ai ri un peu. J'allais me diriger vers la porte et me pencher vers l'embrasure - elle aurait fait pareil pour écouter ce que j'avais dire. J'aurais alors fait "BOO!"! Mais elle est partie. Chaque fois qu'elle repassait, elle me regardait. Elle était mignonne, alors ça ne me dérangeait pas ;)

Il y a des personnes à qui je voulais vraiment parler, et je n'en ai pas eu l'opportunité. Il y en a d'autres à qui j'ai seulement pu parler quelques minutes. Katie avait des problèmes avec son téléphone, et donc les autres ont eu du mal à me parler. Sans parler de combien ça coute! :(

Question suivante, ma photo :) . J'ai eu beaucoup de commentaires sur mon apparence. J'étais fatigué et exaspéré.  En plus, on m'avait mis des saletés de lumières dans la figure et il y avait plein de gens autour qui me regardaient. Et juste quand ils ont pris la photo, je soufflais de l'air, c'est pour ça que j'ai l'air bouffi! :)
Les gens font toujours des commentaires sur le fait que j'ai toujours l'air d'aller moins bien. Étant donné tout ce que j'ai dû endurer avec le Shérif et dans cet endroit, est-ce que quelqu'un est vraiment étonné que j'ai l'air d'aller moins bien?

L'audience au Tribunal s'est bien passée. Ça aurait pu être mieux, mais il y a eu beaucoup de développements positifs. Ça s'est mieux passé que ce que j'avais imaginé, ça c'est sûr!!

Merci à tous ceux qui m'ont souhaité un Joyeux Anniversaire et une Bonne Chance.

Veni, Vidi, Vici,







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